İpek Merçil
Mon cher professeur Barlas Tolan fait ses adieux à Galatasaray depuis ce même quai où, à l’âge de 11 ans, il en était tombé amoureux.
« Un amoureux incurable de Galatasaray. » Je crois que, parmi tous les autres qualificatifs, ce sont là les mots qui le définissent le mieux.
L’attachement de Barlas Hoca à Galatasaray n’était pas exclusif, mais inclusif : il considérait comme Galatasaraylı toute personne qui aimait Galatasaray, qui travaillait pour Galatasaray, et il l’accueillait dans son cœur, dans sa maison, à sa table.
Lors des longues tablées que nous avons partagées chez lui, notre professeur nous a appris à nous réjouir ensemble, et à accomplir des choses sérieuses tout en nous amusant. Autour de ces tables, où rien ne manquait – pas même le lait d’oiseau – et où il nous servait lui-même les crevettes qu’il avait préparées, toutes les unités de notre Université étaient représentées. C’est dans ces moments de convivialité et de beaux souvenirs que nous avons fondé notre Département de sociologie.
Notre professeur s’adressait à chacun de nous non pas par notre prénom, mais en nous appelant « mon enfant ». Il nous écoutait avec sincérité, partageait nos joies et nos peines. Dans nos années les plus inexpérimentées, il respectait nos idées les plus audacieuses et soutenait nos projets. Il nous encourageait à poursuivre nos rêves, à nous développer par nous-mêmes. Il rappelait toujours ce que nous avions accompli, et nous faisait sentir notre valeur.
Quand Barlas Hoca se trouvait à l’Université, on sentait l’odeur de sa cigarette dès que l’on entrait à la Faculté des Lettres et des Sciences. Sa porte était toujours ouverte, et le matin il conversait avec son vieil ami Öğüt Bey. Sa présence nous donnait un sentiment de sécurité, et nous permettait de nous offrir le luxe de ne pas grandir trop vite.
Cher Professeur, en tant qu’enseignant·e·s du Département de sociologie, notre attachement aux principes fondateurs de notre université vient de l’amour de Galatasaray que vous nous avez transmis.
En vous disant adieu, si vous nous demandiez « comment allez-vous ? », je répondrais :
un peu mieux que le gendre d’intérieur
Nous vous accompagnons avec affection, respect, de merveilleux souvenirs et un immense sourire dans nos cœurs.
İpek MERÇİL
Professeure
Université de Galatasaray
Département de sociologie